« Cette réforme n’est pas nécessaire, elle est dangereuse », a assuré François Hommeril, président de la Confédération française de l’encadrement – Confédération générale des cadres (CFE-CGC), jeudi 10 mars sur franceinfo, alors qu’il était interrogé sur l’intention d’Emmanuel Macron, en campagne pour sa réélection, de reporter progressivement l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, contre 62 aujourd’hui. Il a ainsi critiqué « l’acharnement » de « différents candidats, et notamment d’Emmanuel Macron à vouloir faire une réforme des retraites ».
« LES RÉGIMES NE SONT PAS EN DANGER » :
Si le régime des retraites est actuellement déficitaire, de 10 milliards d’euros par an jusqu’en 2030, « le Conseil des orientations des retraites (COR), nos collègues qui siègent dans les différents conseils d’administration et notamment ceux des retraites complémentaires savent très bien qu’il n’y a pas de problématique d’équilibre financier à moyen et long terme sur les retraites, les régimes ne sont pas en danger », a-t-il développé.
« Il n’y a pas de raison économique sur le moyen terme qui indique la nécessité de faire une réforme des retraites, c’est uniquement un objet politique. » François Hommeril à franceinfo
« Je suis très à l’aise pour le dire, poursuit-il, parce que la CFE-CGC a, par le passé, reconnu et d’une certaine façon accompagné les autres réformes qui ont été faites et qui ont été lourdes en termes de conséquences. » « En responsabilité, nous avons considéré qu’il était nécessaire de faire ces réformes pour pouvoir protéger les dispositifs », a-t-il ajouté, mais « aujourd’hui ce n’est pas le cas ».
Le syndicaliste a aussi été invité à réagir aux propos de Richard Ferrand, le même jour sur franceinfo. Le président de l’Assemblée nationale et soutien d’Emmanuel Macron a assuré qu' »on arriverait aux 65 ans en 2032″ et que cette progressivité doit permettre dès l’âge de 40 ans, « d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches » dans sa « deuxième partie de carrière ».
« Tout cela c’est de la fumisterie : aujourd’hui, le taux de chômage des plus de 55 ans est deux fois supérieur à l’ensemble de la population, a-t-il souligné. Au-delà de 58 ans, quand on est sans emploi, on a quasiment aucune chance de retrouver un travail. »
Source : Francetvinfo.fr