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Dans une tribune, Jean-François Foucard, secrétaire national CFE-CGC aux parcours professionnels, revient sur la récente négociation assurance chômage et en appelle à un nouveau cahier des charges.
LA DÉGRESSIVITÉ DES ALLOCATIONS, POINT D’ACHOPPEMENT POUR LA CFE-CGC :
Pour la CFE-CGC, la suppression de la dégressivité des allocations était clairement l’objectif de cette négociation. Nous avions été confortés dans notre volonté par la Première ministre elle-même lors d’un entretien le 12 octobre. Malheureusement, la négociation assurance chômage a été percutée de plein fouet par celle sur l’Agirc-Arrco et le psychodrame qui s’en est suivi.
La partie patronale a basculé d’un accord politique vers un accord gestionnaire respectant strictement la lettre de cadrage du gouvernement. Aussi, le Medef, seule organisation à avoir défendu l’introduction de la dégressivité (pour limiter les ruptures conventionnelles à l’initiative du salarié dans les grandes entreprises, tiens, tiens…), a refusé d’enlever le principe du dispositif.
C’est pourquoi la CFE-CGC, qui avait quitté la table des négociations le 10 novembre, a décidé à l’unanimité de son comité directeur du 15 novembre de ne pas signer le texte proposé. C’est seulement la deuxième fois de son histoire que cela arrive, après le refus de 2014 suite à l’introduction du différé d’indemnisation basé sur les indemnisations perçues de licenciement.
Pour la CFE-CGC, la suite ne peut désormais s’écrire que par la reprise de l’autonomie des partenaires sociaux via la création d’une complémentaire chômage avec cotisation salariale et patronale, sans possibilité d’exonération, et en laissant le socle de l’indemnisation à l’État. Cela devrait être le cahier des charges de la prochaine négociation sur la gouvernance chômage prévue pour 2024.
Jean-François Foucard, secrétaire national CFE-CGC en charge des parcours professionnels