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La CFE-CGC est partenaire, avec d’autres syndicats, d’une étude sur les jeunes et le dialogue social. Elle montre que les deux univers se rapprochent malgré une quantité d’incompréhensions.
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DIALOGUE SOCIAL EN GÉNÉRAL :
Premier constat, les perceptions du contexte global sont mitigées. Pour 46 % des répondants, le dialogue social fonctionne bien en France d’une manière générale, mais pour 53 % il fonctionne mal. Dans la ventilation des réponses, les opinions positives augmentent avec la catégorie socio-professionnelle : 59 % des CSP+ (qui représentent la moitié de l’échantillon) trouvent qu’il fonctionne bien ; 60 % des CSP- qu’il fonctionne mal.
DIALOGUE SOCIAL AU TRAVAIL :
À l’échelle de l’entreprise, la perception s’améliore. 67 % des sondés qui travaillent trouvent que le dialogue social fonctionne bien dans leur entreprise ou administration, contre 31 % d’avis contraire. Le fait d’avoir une activité professionnelle, sans doute, fait que l’écart de perception se réduit considérablement entre les CSP+ et les CSP-. Ils sont respectivement 71 % et 64 % à trouver que le dialogue social fonctionne sur leur lieu de travail.
RELATIONS AVEC LES EMPLOYEURS :
Les choses se corsent quand on demande aux jeunes salariés de qualifier les relations avec leurs employeurs. Les trois premiers adjectifs qu’ils retiennent sur une liste de 8 (4 positifs et 4 négatifs) sont négatifs. Les relations sont qualifiées de « compliquées » (42 %), « distantes » (35 %), « conflictuelles » (27 %). « Constructives » ne recueille que 17 % de réponses, « fluides » 14 %…
PERCEPTION DES SYNDICATS :
Les jeunes n’ont pas une perception très claire du rôle des syndicats. À la question « Qui est responsable, selon vous, de la gestion des relations sociales ? », ils ne sont que 10 % à répondre « les syndicats », loin derrière « les patrons/les dirigeants » (33 %), « la DRH » (20 %), « les salariés » (18 %) et « les managers » (18 %). Ce qui n’empêche pas les jeunes de compter sur les syndicats puisqu’ils sont 72 % à être d’accord avec l’affirmation « On a besoin de syndicats dans toutes les entreprises, quelles qu’elles soient ».
PERCEPTION DE L’ENGAGEMENT :
70 % des sondés se disent « prêts à s’engager pour une cause, quelle qu’elle soit », mais leur priorité ne va pas spontanément aux syndicats. 40 % de ceux qui se sentent prêts à s’engager pensent que leur engagement aura le plus de poids dans une association, 18 % dans un collectif, seulement 16 % dans une organisation syndicale et 15 % dans une ONG. Un peu paradoxalement, ils sont néanmoins 75 % à être d’accord avec l’affirmation « Quand on est représentant des salariés dans une organisation syndicale ou patronale, on a la possibilité de faire bouger les choses ».
FREINS AU MILITANTISME :
Enfin, questionnés sur les raisons qui leur feraient refuser de rejoindre une organisation syndicale, 28 % des jeunes disent qu’ils n’ont pas le temps, un quart d’entre eux qu’ils craignent les conséquences négatives sur leur carrière professionnelle, et 22 % que les syndicats n’offrent pas suffisamment de services concrets.
Gilles Lockhart